Qu'est-ce que le niveau 2 du modèle de réponse à l'intervention ?
Au niveau 2, les élèves reçoivent des interventions basées sur les données probantes dans les domaines pour lesquels ils éprouvent des difficultés. L’intervention est généralement assurée par l’enseignant. Le but de l’intervention de niveau 2 est de fournir un soutien supplémentaire aux élèves en difficulté qui ne progressent aussi efficacement qu’attendu avec les stratégies universelles.
Qui reçoit l'intervention de niveau 2 ?
QUI REÇOIT L’INTERVENTION DE NIVEAU 2 ?
Le modèle RAI fonctionne parce que tous les élèves n’ont pas besoin du même soutien pédagogique pour réussir. On s’attend à ce que 5 à 10 % des élèves aient besoin d’une intervention de niveau 2 pour réussir.
Ces élèves peuvent être identifiés en fonction de leur niveau de performance (par exemple en comparant leur score à une norme de référence établie) ou en fonction des mesures de suivi de leurs progrès.
Quelles stratégies puis-je utiliser au niveau 2 ?
L’enseignement de niveau 2 est plus intensif que le niveau 1.
Voici 4 façons de rendre votre intervention plus intensive :
1. Le suivi fréquent des progrès
Le dépistage universel a lieu 3 fois dans l’année au niveau 1. Au niveau 2, seuls les élèves qui ont été identifiés comme à risque sont évalués mais leurs progrès sont suivis fréquemment (de manière hebdomadaire ou toutes les deux semaines). Ces données sont cruciales pour prendre des décisions pédagogiques.
Les trousses de dépistage continu axées sur le curriculum sont souvent utilisées pour suivre les progrès des compétences académiques parce qu’elles sont rapides à administrer et ont démontré leur fiabilité. Les observations des enseignants associés à des “listes de vérification” sont également un moyen efficace de suivre le comportement des élèves.
2. L’enseignement en petits groupes
Alors qu’au niveau 1, l’enseignement se déroule avec toute la classe, l’enseignement de niveau 2 se déroule en petits groupes de 3 à 5 élèves en moyenne (maximum 8) pendant 20 à 30 minutes par jour, 3 à 5 jours par semaine. Les interventions de niveau 2 durent généralement de 8 à 15 semaines. En petits groupes, les enseignants devraient encore utiliser les stratégies pédagogiques basées sur les données probantes, comme donner une rétroaction corrective, poser des questions, prévoir une démarche d’enseignement par les pairs et d’enseignement explicite.
L’enseignement explicite est une pratique basée sur les données probantes et une méthode systémique d’enseigner des connaissances et des stratégies. Il s’agit d’une stratégie qui peut être mise en oeuvre sur les 3 niveaux d’intervention du modèle RAI et qui est particulièrement utile pour répondre efficacement aux besoins des élèves avec des troubles d’apprentissage ou considérés à risque. L’enseignement explicite comprend trois étapes séquentielles :
1. Le modelage
Tout d’abord, l’enseignant montre à l’élève ce qu’il doit faire. La recherche a montré que combiner la démonstration et la “réflexion à voix haute” est une stratégie très efficace. Ainsi, pendant que l’enseignant montre à l’élève comment procéder, il va expliquer (à travers son raisonnement à voix haute) quelle stratégie choisir et comment l’appliquer.
2. La pratique guidée
Grâce à la pratique guidée, les élèves peuvent mettre en application leurs nouvelles connaissances et consolider leur apprentissage en les reliant à des choses qu’ils savent déjà.
Les élèves travaillent généralement en petits groupes et reçoivent des rétroactions de l’enseignant pour s’assurer qu’ils ont compris la leçon ou qu’ils appliquent correctement la nouvelle stratégie (par exemple, comment utiliser une nouvelle stratégie de lecture). Ceci contribue à renforcer la confiance et la motivation.
3. La pratique autonome
Enfin, grâce à la pratique autonome, les élèves peuvent appliquer individuellement ce qu’ils ont appris lors du modelage et de la pratique guidée. Les élèves ont la possibilité de consolider leur apprentissage et de parfaire ainsi leurs compétences.
3. Plus d’occasions de répondre
Plusieurs études ont montré que le fait d’utiliser le questionnement pour vérifier la compréhension des élèves permet un meilleur engagement de la part des élèves et cet aspect serait étroitement lié à la progression de leurs apprentissages. En offrant aux élèves plus d’occasions de répondre, on augmente leur chance d’apprendre et de maîtriser de nouvelles compétences. La réponse peut se faire oralement (individuellement ou en groupe, ce que l’on nomme réponse chorale), par écrit ou même par un signal non-verbal (par exemple, les pouces vers le haut).
Au niveau 2, on vise 6 à 8 occasions de réponse par minute pour garantir un niveau d’engagement suffisamment élevé pour que les élèves puissent pratiquer de nouvelles habiletés. Bien sûr, chaque victoire est importante pour l’estime de soi des élèves, mais c’est également crucial pour parfaire ces compétences, ce qui représente l’objectif de l’enseignement. Pour assurer la réussite des élèves, les enseignants doivent être prudent dans la sélection des tâches et prendre conscience du profil et du niveau de progression de leurs élèves. Un élève qui travaille à un niveau adéquat devrait obtenir au moins 90 % de réussite sur du matériel de révision. Le fait d’atteindre ce niveau de maîtrise indique à l’enseignant qu’une nouvelle notion ou habileté peut être introduite.
4. Répéter l’enseignement et faire des révisions
L’intervention de niveau 2 se concentre sur la consolidation des apprentissages, c’est-à-dire sur la répétition et la révision des notions et habiletés enseignées au niveau 1 d’une manière plus explicite. En offrant des occasions supplémentaires de révision et de pratique, les élèves en difficulté ont la possibilité de maîtriser ces savoirs et de rattraper leurs pairs.