Mes documents numériques permettent-ils une lecture accessible pour tous mes élèves?

Le salon de tante Georgette regorge de bilbelots hétéroclites, d’objets souvenirs, de photos, de tapisserie fleurie, de coussins à carreaux et de rideaux en dentelle.  Lorsque vous entrez dans ce décor surchargé, vous ne savez pas où poser le regard, comment traiter toute cette information visuelle et comment en discriminer les éléments. C’est ainsi que pourrait se sentir un lecteur ou une lectrice devant un document qui n’est pas accessible. Pour éviter ce genre de situation, réfléchissons à l'importance de partager des ressources numériques accessibles (RENA) avec les élèves.

Une ressource numérique est considérée accessible lorsque tout le monde peut la lire, l’écouter, la visionner ou la comprendre avec ou sans fonction d’aide technologique (synthèse vocale, sous-titrage, etc.). Prendre en considération l’accessibilité des ressources, c’est soutenir la progression des élèves de plusieurs façons, par exemple : 

• Leur donner accès à l’information; 

• Éviter la surcharge cognitive et visuelle afin de mieux comprendre le contenu;

• Contourner leurs difficultés d’apprentissage;

• Soutenir le confort de la lecture;

• Offrir des documents adaptés à leur âge et à leurs  intérêts;

• Développer leur autonomie;

• Favoriser leur réussite;

• Favoriser leur inclusion sociale.

Il est judicieux de créer des documents épurés, d’éviter la surcharge par les images ou les différentes polices de caractère. Tout élément devrait soutenir la compréhension du contenu ou aider à naviguer dans le texte. Pour ce faire, voici une liste de questions auxquelles réfléchir avant et pendant la production.

• Est-ce que je devrais modifier ce document si j’enseigne à un élève à besoins particuliers dans le futur ?

• Est-ce que cette police de caractère soutient la fluidité de lecture (alignement des caractères, aucune confusion entre les chiffres et les lettres, etc.)?

• Est-ce qu’il y a plusieurs polices de caractère ? Est-ce que cela soutient la structure du texte ?

• Est-ce qu’il est possible de bien se repérer dans le texte  (pagination, titres et sous-titres, etc.)?

• Est-ce que les  images soutiennent la compréhension du texte ? Sont-elles utiles ?

• Est-ce que les couleurs sont sobres et favorisent la concentration du lecteur ou de la lectrice ?

Le seuil minimal d’accessibilité (niveau 1) permet de répondre aux besoins de 70% des élèves handicapés ou en difficulté d'adaptation ou d'apprentissage  (HDAA). Voici quelques critères à considérer pour atteindre ce seuil lors de la production d’une RENA.

• Utiliser un bon contraste de couleurs;

• Utiliser une police de caractères sans empattement (ex. Verdana, Arial);

• Utiliser un maximum de trois polices par document;

• Justifier le texte à gauche;

• Hiérarchiser le texte à l’aide de titres et de sous-titres;

• S’assurer qu’il est possible de sélectionner le texte;

• Déverrouiller les documents pour permettre de copier-coller;

• Éviter de mettre des images en arrière-plan;

• S’assurer que les images ne sont pas entourées de texte;

• Paginer les documents. 

Produire des RENA accessibles dès le départ est plus efficace que de les adapter par la suite; en gardant ces questions et ces critères en tête, le personnel scolaire gagnera un temps précieux.

Un peu plus sur les auteurs

M. Gagnon est dans le domaine de l'éducation depuis une vingtaine d’années. Il a enseigné au primaire et au secondaire au secteur régulier et en adaptation scolaire. Orthopédagogue de formation, il a travaillé comme conseiller pédagogique TIC au CSSDM – RÉCIT local, il occupe maintenant la fonction de conseiller pédagogique au Service national du RÉCIT de l’inclusion et de l’adaptation scolaire.

Conseillère au Service national du RÉCIT de l'inclusion et de l'adaptation scolaire depuis l’automne 2022, Annik Gilbert est enseignante de français au secondaire depuis 2001. Son expérience en classes régulières hétérogènes lui a permis de réfléchir et d’agir sur de nombreux enjeux liés à l’apprentissage. C’est pour répondre aux besoins particuliers de tous ses élèves que son expertise en approches pédagonumériques inclusives s’est développée.