S'informer
Articles

3 mythes au sujet des outils technologiques

Primaire
Secondaire

Introduction

Votre enfant utilise-t-il un ordinateur pour lire ou écrire en classe? C’est tellement important de comprendre que l’outil d’aide technologique permet de réduire les obstacles à l’apprentissage pour les élèves qui les utilisent.  Puisque l’accès à l’ordinateur et ses logiciels restent nébuleux pour beaucoup de parents, voici 3 mythes que nous déconstruirons à son sujet.

Avant toute chose, quand on parle d’outils d’aide technologique, on réfère généralement à des logiciels offrant deux principales fonctions d’aide : La synthèse vocale en lecture et  la prédiction de mots en écriture. Pour en savoir plus, consultez notre article à ce sujet.

Est-ce que l’utilisation des fonctions d’aide technologique diminue les exigences pour mon enfant? En d’autres mots : l’ordi fait-il le travail à sa place ?

Absolument pas. Le logiciel lui permet de démontrer ses compétences. Par exemple, votre enfant vit avec une dyslexie-dysorthographie et qu’il se fait lire le texte par une voix de synthèse, le logiciel ne répond pas aux questions pour lui ensuite! Il ne fait que lire les extraits sélectionnés pour compenser les difficultés liées au décodage des mots. L’élève doit quand même mobiliser les mêmes stratégies que les autres élèves pour comprendre, inférer, interpréter, réagir ou apprécier l'œuvre lue.  C’est la compréhension qu’on évalue en lecture, pas le décodage.

En écriture, on s’entend que l’orthographe des mots ne correspond qu’à 20% des compétences évaluées, le logiciel n’offre pas de soutien à votre enfant pour la syntaxe de ses phrases, la ponctuation, le vocabulaire riche et varié, les accords, l’utilisation de procédés d’écriture, et bien plus! 

Alors non, l’ordi n’est pas de la triche, mais c’est un levier qui permet à l’élève de démontrer son réel potentiel… au même titre qu’un autre élève porterait des lunettes pour accéder à sa pleine vision!

Si mon enfant se fie trop sur le prédicteur orthographique, il ne sera pas capable d’écrire dans la vie sans son outil technologique.

Au contraire ! Cette fonction d’aide favorise l’apprentissage de l’orthographe lexicale en réduisant l’exposition à l’erreur. En effet, si votre enfant vit avec une dyslexie-dysorthographie, il a besoin de plus d’expositions aux mots bien orthographiés pour les enregistrer. En écrivant sans son logiciel, il risque de mémoriser la mauvaise orthographe d’un mot s’il le voit souvent sous cette forme. C’est donc mieux de lui donner accès à son ordinateur en tout temps, et cela sera également bénéfique lorsqu’il écrira en mode papier-crayon.

Les fonctions d’aide technologique sont disponibles uniquement pour les élèves ayant des troubles d’apprentissage diagnostiqués.

C’est faux. Saviez-vous qu’il arrive de plus en plus de voir des classes entières utiliser les fonctions d’aide technologiques? Tous les élèves peuvent les utiliser en contexte d’apprentissage. Il s’agit de supers outils pour apprendre, développer des compétences et des stratégies en lecture et écriture, en plus de développer l’autonomie des élèves en matière numérique dans des contextes d’apprentissage variés.

En contexte d’évaluation, cela est variable en fonction des critères évalués par l’enseignante et du type d’épreuve. Cependant, l’outil technologique, pour un élève en particulier seulement en contexte d’évaluation est une adaptation qui doit être notée au plan d’intervention de l’élève, avec ou sans diagnostic. 

Voilà! Les outils d’aide technologique ne sont pas de la triche ni une béquille, et peuvent être utilisés par tous les élèves ! On doit les normaliser… Après tout, que ce soit le correcteur de notre téléphone, celui de notre boîte de courriel ou même les sous-titrages de vidéo sur nos réseaux sociaux, on utilise tous des outils d’aide numériques!

Marie-Philippe Goyer
Orthopédagogue

Détentrice d’un baccalauréat en adaptation scolaire et sociale, Marie-Philippe a travaillé en classes spécialisées ainsi qu’en orthopédagogie en milieux scolaires et privés. Présentement gestionnaire et créatrice de contenus à l’Institut des troubles d’apprentissage du Québec, elle satisfait sa curiosité professionnelle en collaborant avec des experts et pédagogues passionnés. Consultante pour l’entreprise ALEO VR, Marie-Philippe conçoit des jeux visant à rééduquer les troubles spécifiques en lecture grâce à la réalité virtuelle. Elle a également fondé l’entreprise ScolAide qui vise à outiller le plus grand nombre d’enseignants et d’élèves en difficulté par le biais de conférences, consultations, capsules vidéos et documentation en ligne. Passionnée de littérature jeunesse et récipiendaire du prix Étincelle de reconnaissance en lecture du MEES, elle a complété un microprogramme en didactique cognitive des difficultés d’apprentissage de la lecture-écriture à l’UQAM et collabore au blogue J’enseigne avec la littérature jeunesse.

Merci à notre précieux partenaire