Astuces pour intervenants : « Comment aider vos élèves à mieux contrôler leur impulsivité ? »
LES STRATÉGIES POUR FAVORISER L’AUTORÉGULATION COMPORTEMENTALE
1. Établissez des attentes comportementales claires
- Formulez les règles de façon claire : faites un enseignement explicite du comportement attendu et non celui qui est défendu (ex : montrez concrètement à vos élèves ou demandez à un élève de faire une démonstration).
- Prévoyez des renforcements et des conséquences pour le respect ou non de ces règles. Renforcez positivement les élèves qui respectent les règles, plutôt que d’avertir ceux qui ne le font pas lorsque c’est possible.
- Établissez des routines claires et stables pour l’arrivée le matin et le départ le soir par exemple car les enfants qui ont un TDAH aiment particulièrement les routines et n’apprécient que peu les changements de dernière minute (au besoin illustrez les étapes ou proposez un aide-mémoire).
- Pour éviter une impulsivité qui pourrait pousser l’élève à avoir des comportements inadaptés ou au moment pas opportun, pensez à prévoir et à montrer aux élèves des procédures claires pour certaines situations particulières comme aller aux toilettes ou tailler son crayon.
2. Planifiez soigneusement les déplacements et les transitions
C’est souvent dans ces moments que le jeune ayant de l’impulsivité se désorganise le plus. Vous pouvez les avertir à l’avance et annoncer les prochaines étapes.
LES STRATÉGIES POUR FAVORISER L’AUTORÉGULATION ÉMOTIONNELLE
1. Déterminez les facteurs qui déclenchent les pertes de contrôle
Déterminez les sources de frustration ou les facteurs qui aggravent la situation (par exemple, la faim, la fatigue, l’envahissement de son espace personnel, le bruit…) et ensuite mettez en place des moyens pour pallier ces difficultés (par exemple : ne prévoyez pas de tâches trop complexes en fin de journée si vous avez pu observer que c’est le moment où votre élève a le plus de perte de contrôle).
2. Prévenez les désorganisations
Par exemple, donnez le droit de parole à l’élève impulsif le plus tôt possible, pour éviter qu’il coupe la parole d’un autre; apportez votre aide au moment opportun (c’est à dire avant qu’il se décourage), utiliser des codes non verbaux pour ramener l’élève à l’ordre de façon discrète (geste, signe d’arrêt placé sur le bureau, etc.), interpellez-le par son prénom, approchez-vous de lui, cela peut permettre à l’élève de reprendre la maîtrise de lui-même, vous pouvez aussi essayer d’atténuer les tensions par l’humour pour dédramatiser les situations.
3. Aidez l’élève à identifier ses propres émotions
La première étape est d’enseigner aux élèves à discriminer les principales émotions, cela peut se faire en fonction des indices qu’ils ressentent dans leurs corps (ex : j’ai mal au ventre et des difficultés à respirer quand je suis stressé), ensuite il faut absolument normaliser les émotions (donc leur expliquer qu’il est normal d’être stressé avant un examen par exemple).
4. Aidez l’élève à exprimer ses émotions
Aidez-les à enrichir leur vocabulaire relatif aux émotions, ce sera plus facile ensuite pour eux de mettre des mots sur ce qu’ils ressentent. Vous pouvez aussi utiliser l’écoute active pour les encourager à s’exprimer avec des phrases du type : « Tu as l’air préoccupé. Aimerais-tu en parler avec moi? ».
5. Aidez l’élève à moduler ses émotions
Comment? En manifestant de l’affection. La manifestation d’affection régulière aide l’élève à se calmer et à atténuer ses tensions physiques et psychologiques. Vous pouvez aussi enseigner à vos élèves des moyens de se calmer comme la relaxation musculaire progressive ou la respiration abdominale.
6. Soutenez le sens de l’effort ou la motivation
Si vous encouragez ou félicitez vos élèves régulièrement, cela les aidera à mieux tolérer leurs frustrations et donc à s’améliorer.