Congrès en éducation : se faire des alliés pour favoriser son changement de pratique
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Introduction
Vous est-il déjà arrivé de revenir d’un congrès en éducation le cœur et la tête remplis d’inspiration et de bonnes intentions? Vous aviez envie de faire des changements dans votre salle de classe, de bonifier certaines pratiques, d’en essayer d’autres et… tout cela est, comment dire, mort dans l’œuf. De nombreux facteurs peuvent influencer nos changements de pratiques : temps, ressources matérielles et financières, incitatifs, défis adaptatifs, résistances dans l’équipe, etc. Toutefois, il existe quelques astuces qui vous placeront en contrôle de la situation et qui vous permettront de mettre toutes les chances de votre côté si vous songez à participer à un congrès prochainement.
1. Participer avec un ou une collègue
Le pire ennemi d’un enseignant peut être lui-même, s’il est seul. Sans collaborateurs, la phrase suivante prend tout son sens : seul, on va plus vite, ensemble, on va plus loin. Les congrès en éducation sont des occasions riches de réflexions, d’échanges et de partages. En participant à ce genre d’évènement avec un collègue qui est intéressé par les mêmes formations que vous, vous venez de vous trouver un allié pour l’implantation d’une nouvelle pratique par la suite. Ce collègue aura entendu les mêmes propos que vous : nul besoin de répéter ou de tenter de résumer vos apprentissages. Vous gagnez du temps précieux. Bien que, dans ce genre d’évènement, il est tentant d’assister en solo à des formations différentes pour ensuite partager nos découvertes avec nos collègues lors de la pause, il est recommandé d’assister à une formation avec un collègue. Choisissez judicieusement et réalistement vos ateliers ensemble. Ici, ce n’est pas la quantité qui importe, c’est la qualité.
De plus, s’il s’agit d’un collègue d’un niveau différent, d’un conseiller pédagogique, d’un orthopédagogue ou même d’un membre de la direction, cela permet de conjuguer vos compétences, d’en développer des nouvelles, d’avoir un regard neuf, tout en maintenant une vision commune en lien avec vos nouveaux apprentissages. De retour à l’école, vous aurez des partenaires pour vous accompagner dans votre cheminement vers un changement de pratiques.
2. Partager des coups de cœur par courriel
Afin de vous trouver d’autres potentiels alliés et de maximiser le potentiel d’un possible changement de pratique, vous pouvez partager, avec votre équipe, une petite communication par courriel comprenant vos coups de cœur en matière d’apprentissages, de ressources découvertes ou encore de conférencier pertinent à inviter à votre école. Bien qu’il s’agisse d’un courriel de plus dans la boite de réception bien remplie de vos collègues, ce genre de courriel (envoyé au bon moment) teinté de légèreté (et pourquoi pas d’une touche d’humour) est souvent apprécié de plusieurs.
Une autre astuce! Lors de votre visite au salon des exposants, pourquoi ne pas prendre plus d’un dépliant dans les kiosques que vous jugez pertinents pour votre équipe? En laissant « trainer » ceux-ci au salon du personnel, vous sèmerez de belles discussions.
3. Organiser un midi-causerie
Il m’est souvent arrivé d’organiser des midis de partages et d’échanges avec des collègues. Sans avoir la pression de prendre la parole et de présenter en détail une formation à laquelle vous avez assisté, vous pourriez partager un ou deux coups de cœur du congrès ainsi que les documents de la formation. Si plusieurs collègues ont participé à cet évènement (ou d’autres évènements récents), le midi-causerie prend la forme d’un tour de table. Prévoyez un emplacement (ex. : Drive) pour héberger les fichiers que vous souhaitez partager et assurez-vous que vos collègues aient leurs ordinateurs à portée de main. Souvent, les discussions et réflexions prennent des tournures très intéressantes. Vous découvrirez probablement que des collègues que vous ne soupçonniez pas sont une mine d’or de ressources! Plusieurs voudront peut-être se lancer avec vous dans de nouvelles pratiques. En ayant de nombreux collègues intéressés, vous pourrez partager les tâches relatives à ces nouvelles pratiques entre vous.
Psst! Plus vous êtes nombreux à vouloir changer vos pratiques, plus l’intérêt sera grandissant dans l’école. Je vous recommande d’inviter la direction à ce genre de rencontre pour qu’elle soit témoin des ressources nécessaires à mettre à votre disposition pour faciliter votre quotidien : libération, matériel, budget, etc.
4. Faire des parents vos alliés
Finalement, que ce soit à la rencontre de début d’année ou par courriel dans les mois qui suivent, n’hésitez jamais à tenir les parents informés de vos pratiques pédagogiques ainsi que des recherches qui les appuient. Ces derniers n’ont parfois que le souvenir de leur propre passage à l’école et, bien que les temps changent, peuvent malheureusement contester nos choix pédagogiques. Prenez les devants et éduquez-les si le cœur vous en dit. Il peut s’agir d’un petit ajout dans votre courriel du vendredi ou encore d’un partage de capsule de notre espace parents (un clés en main pour vous!).
Ressources pour aller plus loin
M. Morin, E. (2021). Modèle socio-technique, Tous droits réservés. www.marvinweisbord.com, Modifié : FÉEP, novembre 2021.
Un peu plus sur l'autrice
Détentrice d’un baccalauréat en adaptation scolaire et sociale, Marie-Philippe a travaillé en classes spécialisées ainsi qu’en orthopédagogie en milieux scolaires et privés. Présentement gestionnaire et créatrice de contenus à l’Institut des troubles d’apprentissage du Québec, elle satisfait sa curiosité professionnelle en collaborant avec des experts et pédagogues passionnés. Consultante pour l’entreprise ALEO VR, Marie-Philippe conçoit des jeux visant à rééduquer les troubles spécifiques en lecture grâce à la réalité virtuelle. Elle a également fondé l’entreprise ScolAide qui vise à outiller le plus grand nombre d’enseignants et d’élèves en difficulté par le biais de conférences, consultations, capsules vidéos et documentation en ligne. Passionnée de littérature jeunesse et récipiendaire du prix Étincelle de reconnaissance en lecture du MEES, elle a terminé un microprogramme en didactique cognitive des difficultés d’apprentissage de la lecture-écriture à l’UQAM et collabore au blogue J’enseigne avec la littérature jeunesse.
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