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Bien lire l’émotion de son enfant : 5 pièges à éviter

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Introduction

Dans le quotidien, il arrive fréquemment que l’on réagisse instinctivement face aux comportements et attitudes de son enfant. Cependant, les mots que nous choisissons ne sont pas toujours justes et peuvent avoir un impact sur le ressenti émotionnel du jeune et sur son comportement ultérieur. Voici pour vous 5 pièges à éviter!

Premier piège à éviter : la colère de mon enfant

Cela viendrait «invalider» l’émotion de votre enfant. Sans le vouloir, vous lui envoyez le message que son émotion (sa colère, par exemple) doit être cachée. Si l’enfant crie, il exprime quelque chose. À la place, vous pourriez lui dire : «Je vois qu’il y a quelque chose qui t’embête, je te propose d’aller exprimer cette émotion dans ta chambre (ou dans ton coin calme) et ensuite, on pourra en parler ensemble plus calmement.»

Deuxième piège à éviter : la peur de mon enfant

Ce serait décrédibiliser le sentiment de peur de votre enfant et lui faire croire que ce qu’il ressent n’a pas de sens, donc qu’il ne devrait pas le ressentir. Au final, cela n'aide pas l'enfant à mieux de sentir : c'est comme si vous restiez silencieux devant l'expression de son besoin.

Vous pourriez plutôt lui répondre : «Je vois que tu as peur qu’un monstre se cache sous ton lit, qu’est-ce que je peux faire pour t’aider à avoir moins peur? Veux-tu qu’on vérifie ensemble qu'il n'y ait rien sous ton lit avant que tu te couches?» On  montre ici que l’on comprend sa peur et qu’on essaye de l’aider!

Troisième piège : la tristesse de mon enfant

Dans cet exemple, le père ne fait pas preuve d’empathie. Il n’est donc d’aucun réconfort pour sa fille, qui ressent différentes émotions! Devant une telle situation, le parent pourrait dire : «J’ai l’impression que cela te rend très triste que ton amie ne puisse pas venir jouer à la maison. Je comprends, moi aussi je serais bien triste si je ne pouvais pas voir mes amis quand j’en ai envie. Est-ce qu’on regarde ensemble quelle autre journée elle serait disponible? Tu pourras l’écrire dans ton agenda et on comptera ensemble le nombre de jours restants!»

Quatrième piège : le stress de mon enfant

Bien que le fait de donner une récompense permette d’obtenir le comportement attendu (aller à l’école), l'enfant ne le fera pas pour les bonnes raisons. Il se peut donc que cette situation se reproduise! L'enfant ne voudra peut-être pas aller à l'école, le lendemain. Il est aussi possible que cela crée des attentes chez l’enfant, dans le futur. Il pourrait réclamer une récompense, un cadeau. Enfin, cela ne permet pas d’aider l’enfant à identifier les raisons qui font qu’il ne veut pas aller à l’école.

À la place, voici ce que vous pourriez dire : « Je sais que ton exposé oral te stresse un peu, je comprends que tu voudrais l’éviter. Moi aussi, je trouve cela difficile de parler devant plusieurs personnes, mais quand tu l’auras fait, tu vas te sentir beaucoup mieux. La prochaine fois, préviens moi en avance, cela me ferait plaisir de t’aider. On pourrait se pratiquer ensemble!»

Cinquième piège à éviter : l'anxiété de mon enfant

Ce n’est pas parce que l’enfant n’a pas pleuré qu’il ne ressent plus l’émotion de l’intérieur. Ce serait donc une incitation à cacher ses émotions. Devant une telle situation, il est plus aidant pour l'enfant de dire : «Je vois que c’est encore un peu difficile quand je te dépose à l’école mon grand, mais je suis toujours là pour toi. À l’école, tu peux compter sur ton enseignante pour te soutenir, tu n’es pas seul. Tu as déjà bien progressé depuis la rentrée, je suis fière de toi!»

Pour aller plus loin

Références bibliographiques ou sources citées

Le Pain, I. & Larose-Hébert, K. (2022). Le travail émotionnel des intervenants en protection de l’enfance : implications pour les enfants et les familles. Service social, 68(1), 7–25.

Sénéchal, C. & Larivée, S. (2021). Compte rendu de [Bourque, S. (2020). Les grandes émotions des tout-petits. Midi Trente]. Revue de psychoéducation, 50(1), 167–168.

Autrice
Marjolaine Masson
Neuropsychologue

Un peu plus sur l'autrice

Marjolaine est détentrice d'un doctorat en neuropsychologie depuis 2011. Elle est passionnée par les neurosciences et plus particulièrement par la neuroéducation. Son objectif professionnel est de rendre accessibles les données de la littérature scientifique afin d'aider les jeunes à utiliser de bonnes stratégies d'apprentissage.

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